Traitement des varices pelviennes

Le syndrome de congestion pelvienne fait partie des troubles veineux pelviens, qui regroupent un ensemble de pathologies ayant en commun une mise en tension des veines pelviennes par insuffisance du drainage veineux.

Les varices pelviennes sont très fréquentes car présentes chez 10 à 15% des femmes. Elles sont le plus souvent asymptomatiques (dans 60 à 70% des cas).
Lorsqu’ils sont présents, les symptômes sont inconstants et d’intensité variable et peuvent associer :

Des douleurs pelviennes :

• chroniques (depuis plus de 6 mois)
• permanentes ou cycliques avec possible dysménorrhée (règles douloureuses) plus fortement ressenties en position debout ou assise prolongée, notamment en fin de journée, à type de lourdeur et de pesanteur
• pouvant être déclenchées par les rapports sexuels (dsypareunie) ou ressenties après les rapports (douleurs post-coïtales plusieurs heures à plusieurs jours après les rapports)
• parfois invalidantes et handicapantes dans la vie quotidienne

d’autres symptômes :

• envies pressantes et fréquentes d’uriner,
• des hémorroïdes et des douleurs rectales,
• des varices des membres inférieurs, de la racine des cuisses, des fesses, de la vulve et du périnée

Le syndrome de congestion pelvienne est plus fréquent après plusieurs grossesses, en cas d’antécédents familiaux d’insuffisance veineuse chronique, ou dans de rares cas de variante anatomique responsable d’une compression veineuse.
Le syndrome de congestion pelvienne serait à l’origine de 10 à 40% des douleurs pelviennes chroniques chez la femme.

Une embolisation des varices pelviennes peut être indiquée chez les patientes présentant:

• Des varices pelviennes, souvent associées à d’autres dilatations veineuses profondes (veines ovariennes) et à un reflux témoignant d’un trouble du drainage veineux.
• Et des symptômes évocateurs : douleurs pelviennes chroniques +/- varices superficielles
• Et l’absence d’autre cause pouvant expliquer les douleurs pelviennes chroniques (comme par exemple une endométriose; à noter cependant que le syndrome de congestion pelvienne chronique peut tout de même être associé à d’autres causes de douleurs pelvienne chroniques)

L’imputabilité des varices pelviennes dans la survenue de vos symptômes sera évaluée par le médecin radiologue interventionnel lors d’une consultation et d’un bilan d’imagerie diagnostique qui pourra associer écho-doppler, IRM +/- scanner. Le radiologue interventionnel formé à la technique d’embolisation travaille en étroite collaboration avec son confrère gynécologue pour s’assurer de procurer à chaque patiente le traitement le plus adapté à sa maladie.

L’embolisation de varices pelviennes se déroule en ambulatoire (hospitalisation de jour, le séjour durant généralement moins de 6 heures).

Elle est pratiquée le plus souvent avec l’aide d’un médecin anesthésiste avec réalisation d’une sédation.

Le médecin radiologue ponctionne une veine de l’aine (voie fémorale) ou du bras (veine brachiale) à l’aide d’une petite aiguille, ce qui permettra l’introduction d’un cathéter (tube fin) jusqu’au réseau veineux pelvien via les veines ovariennes et les veines iliaques internes. Ces veines sont rendues visibles par l’injection d’un produit de contraste, pouvant être visualisé par rayons X en temps réel pendant l’intervention.

Quand le cathéter est en bonne position, l’injection d’agents d’embolisations liquides (colle biologique, sclérosant) +/- métalliques (microspires) permet d’occlure les veines anormales.

Lorsque l’embolisation est terminée, le point de ponction est recouvert par un pansement (pas de point de suture), vous serez surveillée attentivement par le personnel soignant (pendant 1 à 2 heures). Un traitement antalgique et inflammatoire est débuté dès la sortie du bloc de radiologie interventionnelle. L’équipe médicale dont le radiologue fait partie jugera du moment où vous pourrez sortir de l’hôpital.

En cas de symptômes typiques, une amélioration par l’embolisation est attendue chez plus de 75% des patientes. Parfois l’embolisation complète des varices peut nécessiter plusieurs séances.
L’embolisation entraîne une amélioration de la qualité de vie chez la majorité des patientes après quelques mois.

Après l’embolisation, une douleur modérée transitoire peut être ressentie pendant quelques jours. Une ordonnance d’antalgiques et d’anti-inflammatoires à prendre à domicile vous sera fournie.

Il est recommandé d’éviter les activités physiques intenses la première semaine.

Les complications sont très rares, mineures, transitoires : réaction au produit de contraste ou aux agents d’embolisation, migration de matériel d’embolisation, hématome au point de ponction,…

Il n’y a pas de risque pour la fertilité.

Dans de rares cas, les varices peuvent se reformer ou les symptômes persister, pouvant alors nécessiter une embolisation complémentaire.

Même si les complications sont rares, il est important de comprendre qu’un des objectifs de la consultation pré-embolisation est de permettre à votre radiologue interventionnel de mettre en balance les bénéfices attendus de l’intervention sur vos symptômes et votre qualité de vie, avec le risque inhérent à l’intervention.

Pour plus d’information, vous pouvez consulter le site d’association de patientes https://www.info-congestionpelvienne.fr/