

L’embolisation des artères utérines est un traitement mini-invasif (sans cicatrice) pratiqué par le radiologue interventionnel. Le principe d’une embolisation des artères utérines est d’occlure les petits vaisseaux alimentant les fibromes (ou myomes) utérins ou l’adénomyose, grâce à l’injection de micro-particules au travers d’un cathéter positionné dans les artères utérines. L’embolisation entraîne alors une réduction de l’afflux sanguin dans les tissus utérins anormaux ciblés et donc une diminution durable de leur taille. L’utérus reste vascularisé.
L’embolisation vise à traiter les symptômes sans qu’il soit nécessaire de retirer par voie chirurgicale une partie (myomectomie) ou la totalité (hystérectomie) de l’utérus. Le traitement par embolisation se fait sans incision abdominale et sans passage par les voies naturelles puisqu’il s’effectue par une simple ponction au niveau de l’aine ou du poignet.
Il s’agit d’un traitement efficace sur les symptômes liés aux fibromes utérins et à l’adénomyose, avec un très faible taux de complications. L’ensemble des fibromes et des zones d’adénomyose peut être traité en une seule intervention.
Questions fréquemment posées
Les fibromes (ou myomes) utérins sont des tumeurs bénignes (non cancéreuses) se développant dans la paroi musculaire de l’utérus ou myomètre.
L’adénomyose est la présence anormale de tissu d’endométriose au sein du myomètre.
Ces anomalies utérines bénignes, qu’elles soient isolées ou associées, peuvent entraîner des symptômes tels que des saignements gynécologiques (ménorragies dans le cas de règles trop abondantes ou métrorragies s’il s’agit de saignements en-dehors des règles, pouvant entraîner une anémie) et des douleurs ou pesanteurs pelviennes pouvant être associées à des symptômes urinaires (urgences mictionnelles) ou digestifs (ballonnements, constipation) ou des douleurs lors des rapports sexuels.
Ces pathologies utérines sont fréquentes puisque près d’une femme sur 5 dans le cas des fibromes (et près d’une femme sur 10 de le cas d’une adénomyose) développera des symptômes significatifs avant l’âge de 50 ans.
Une embolisation des artères utérines peut être indiquée chez les patientes :
- Présentant un ou plusieurs fibromes utérins ou une adénomyose responsable de symptômes (saignements et/ou douleurs) significatifs retentissant sur la qualité de vie ou à l’origine d’une anémie.
- En cas d’échec ou de mauvaise tolérance des traitements médicamenteux
- Et refusant la chirurgie (myomectomie ou hystérectomie).
L’embolisation est possible pour quasiment tous les types de fibromes. C’est lors d’une consultation que le médecin radiologue interventionnel déterminera si l’embolisation peut être proposée dans votre situation. Des examens complémentaires pourront également être prescrits lors de cette consultation afin de préparer l’intervention (analyses sanguines, IRM). Le radiologue interventionnel formé à la technique d’embolisation travaille en étroite collaboration avec son confrère gynécologue pour s’assurer de procurer à chaque patiente le traitement le plus adapté à sa maladie.
L’embolisation des artères utérines se déroule lors d’une courte hospitalisation (incluant généralement une nuit d’hospitalisation).
Elle est pratiquée sous anesthésie locale et sédation consciente par un médecin anesthésiste pour un confort optimal. L’intervention dure en moyenne 1 heure.
Le médecin radiologue ponctionne une artère de l’aine (voie fémorale) ou du poignet (voie radiale) à l’aide d’une petite aiguille, ce qui permettra l’introduction d’un cathéter (tube fin) jusqu’aux artères irriguant l’utérus.
Ces artères sont rendues visibles par l’injection d’un produit de contraste, pouvant être visualisé par rayons X en temps réel pendant l’intervention.
Quand le cathéter est en bonne position, de très petites particules (microsphères) sont injectées dans le flux sanguin qui dirigera préférentiellement ces particules vers les zones pathologiques de l’utérus (fibrome, adénomyose). Les tissus normaux de l’utérus restent vascularisés.
Lorsque l’embolisation est terminée, le point de ponction est recouvert par un petit pansement (pas de point de suture), puis vous serez surveillée attentivement par le personnel soignant. L’équipe médicale dont le radiologue fait partie jugera du moment où vous pourrez sortir de l’hôpital.
Une fois chez vous, il est conseillé de se reposer quelques jours.
L’efficacité de l’embolisation sera évaluée par le médecin radiologue interventionnel lors d’une consultation à distance de l’intervention.
Dans plus de 95% des cas, il sera possible pour le radiologue de réaliser une embolisation techniquement satisfaisante (pour de rares situations d’artères tortueuses il ne sera pas possible pour le radiologue interventionnel d’atteindre les artères utérines).
L’embolisation des artères utérines a prouvé scientifiquement son efficacité (études prospectives randomisées): plus de 80 à 90% des patientes auront une diminution nette et durable des symptômes liés aux fibromes ou à l’adénomyose avec une amélioration de la qualité de vie, évitant ainsi une chirurgie.
L’embolisation permet donc d’éviter une hystérectomie chez près de 80 à 90% des patientes dans les 5 ans suivant l’intervention.
L’embolisation utérine nécessite en moyenne une durée d’hospitalisation plus courte et permet une reprise de l’activité plus rapide que pour la chirurgie.
L’embolisation puis la surveillance se font dans le cadre d’une courte hospitalisation (incluant généralement une nuit d’hospitalisation). Des douleurs post-opératoires peuvent survenir les premières 24 heures, elles sont prises en charge avec l’aide de l’équipe d’anesthésie pour un soulagement optimal.
Des symptômes post-embolisation transitoires et sans gravité (fièvre et douleurs modérées, nausées, fatigue) peuvent survenir dans les jours suivant l’intervention, ils correspondent aux phénomènes inflammatoires normaux liés au traitement. Une ordonnance de sortie vous sera donnée afin de traiter ces symptômes.
Après plusieurs dizaines d’années de recul, l’embolisation des artères utérines est maintenant une intervention bien codifiée, qui doit être pratiquée par un radiologue interventionnel expert. Comme dans toute intervention médicale certaines complications peuvent survenir. Le risque de complications significatives est faible, il s’agit essentiellement de complications mineures qui restent rares (moins de 5%) et dont les effets sont transitoires :
- Hématome au point de ponction (aine ou poignet)
- Infection urinaire (traitée par antibiotiques) ou plus rarement une rétention urinaire
- Thrombose veineuse
- Pertes vaginales (caillots…)
- Ischémie utérine, infection utérine
- Absence transitoire de règles (aménorrhée) pendant 2 à 6 mois chez 5 à 10% des patientes
- Ménopause post-embolisation (moins de 1% avant 40 ans, 2 à 3% avant 45 ans, 15% après 45 ans)
Même si les complications sont rares, il est important de comprendre qu’un des objectifs de la consultation pré-embolisation est de permettre à votre radiologue interventionnel de mettre en balance les bénéfices attendus de l’intervention sur vos symptômes et votre qualité de vie, avec le risque inhérent à l’intervention.
Malgré une embolisation utérine techniquement satisfaisante, une chirurgie secondaire pourra être nécessaire dans les 5 ans après embolisation pour environ 10 à 20% des patientes.
L’équipe de radiologie interventionnelle Mermoz travaille en étroite collaboration avec une équipe dédiée de soins infirmiers à domicile compétente en suivi post-radiologie interventionnelle, la gestion de la douleur, si elle est présente, est optimale.
Embolisation des artères utérines et fertilité
Chez les patientes ayant un désir de grossesse:
- le traitement recommandé par les sociétés savantes de gynécologie reste la myomectomie (résection chirurgicale des myomes) lorsque celle-ci est possible.
- si une myomectomie n’est pas possible (contre-indiquée) ou refusée par la patiente, alors l’embolisation des artères utérines, qui est un traitement plus récent, est indiquée comme alternative.
Les récentes études scientifiques comparant des patientes suivies après chirurgie (polymyomectomie) ou embolisation ne montrent pas de différence significative sur le taux de grossesse et d’accouchements menés normalement à terme.
L’embolisation n’altèrerait pas la fertilité en comparaison avec le polymyomectomie. On sait maintenant que des grossesses et accouchements se déroulant normalement sont tout à fait possibles et fréquents après embolisation, sans augmentation des taux de fausses couches spontanées et d’évènements obstétricaux par rapport à la population générale.
Comme pour la polymyomectomie, chez les patientes ayant un désir de grossesse et bénéficiant d’une embolisation il sera habituellement recommandé de ne pas tomber enceinte dans les 6 mois suivant l’intervention.

Pourquoi choisir la radiologie interventionnelle pour l’utérus ?
- Alternative à la chirurgie traditionnelle comme l’hystérectomie ou la myomectomie.
- Précision accrue grâce à l’imagerie en temps réel.
- Moins de complications postopératoires par rapport aux interventions chirurgicales classiques.


Où se faire traiter ?
Le Centre de Radiologie Lyon Mermoz est un établissement de référence pour le traitement des fibromes et de l’adénomyose par radiologie interventionnelle. Situé au sein de l’Hôpital Privé Jean Mermoz, notre centre dispose d’un plateau technique de pointe et d’une équipe de radiologues interventionnels expérimentés.

